samedi 22 août 2009

Un acte d'amour, James Meek.

L'action principale se situe en 1919, pendant la révolution russe. Quatre destinées vont se croiser dans un village perdu de Sibérie: celles d'une femme, Anna Petrovna, du chef du village, Balashov, d'un bagnard en fuite, Samarin, et enfin de Mutz, le lieutenant d'une légion aux ordres d'un fou sanguinaire.
Pour rendre intense notre attachement à chacun de ses personnages, James Meek prend le temps au début du roman de nous les rendre palpables, de leur insuffler la vie, avec une éblouissante maîtrise de démiurge. Puis il va les conduire aux situations les plus extrêmes, les forcer à agir contre leurs convictions, les confronter au choix entre noblesse et ignominie.

Il s'agit d'un thriller métaphysique, la profondeur de la réflexion se disputant à la vitesse de l'action, c'est du Tolstoï sous amphétamines. On se laisse d'abord tout doucement prendre par une écriture magnifique, des descriptions d'une finesse psychologique rare. Puis l'intrigue s'accélère, sans que l'on s'en rende compte, jusqu'à ce qu'il devienne impossible de sauter du train. On finit le roman sur les rotules, on en veut presque à l'auteur de ce K.O. auquel on n'était pas préparés.
Admirable.

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