vendredi 21 novembre 2008

Sylvie Germain, L'inaperçu.



Sylvie Germain est une conteuse. Ce roman débute par l'adoption du père Noël de la part d'une famille endeuillée. Et c'est le début d'une multitude d'histoires enchâssées les unes dans les autres, sans que jamais l'on ne perde le fil du récit.
Mais le plus captivant, c'est ce qui n'est pas raconté, à peine suggéré.
L'inaperçu, ce sont les gestes que personne ne remarque, les paroles envolées sitôt prononcées, les petites choses sans importances qui pourtant remplissent les existences.
Sylvie Germain a la patience des orpailleurs, elle passe au tamis de son écriture les petits riens qui bouleversent le cours d'une vie. Elle nous fait réaliser que ce que nous croyons connaître des secrets des autres, ce sont souvent de pures chimères, des inventions qui nous permettent d'espérer que tout a un sens. Elle joue de l'omniscience du romancier pour révéler les erreurs d'interprétation, les espoirs ou les regrets qu'un geste mal compris ont pu faire naître.
Le seul petit bémol, ce sont ces deux ou trois petits passages convenus, qui contrastent avec la justesse de l'ensemble.