jeudi 21 mai 2009

Eduquer les taupes, Guillermo Fadanelli.



Le narrateur de cette histoire se remémore, à l'occasion de l'enterrement de son père, le traumatisme que celui-ci lui a fait subir en l'envoyant à l'Académie militaire de Mexico. Vingt ans après, il analyse pourquoi son père, contre l'avis de sa mère et de sa grand-mère, a décidé de le confier à cette institution: sans doute pour que son fils ne devienne pas un "pédé d'étudiant" ...

L'histoire m'a rappelé l'excellent roman d'Yves Gibeau, "Allons z'enfants". On y retrouve cette même ambiance lourde faite d'humiliations, d'abus de pouvoir. Une éducation qui a pour vocation, à force de brimades, de transformer en parfaits petits soldats des enfants parfois rebelles à l'esprit de troupe.
Fadanelli adopte un ton volontiers ironique pour ce réquisitoire. Il fait comprendre à son lecteur que ceux qui sortent d'une pareille institution sont fin prêts à affronter une vie de taupe: ne rien voir, ne rien entendre, pourvu que leur tête ne dépasse pas du rang.

samedi 16 mai 2009

Une partie du tout, Steve Toltz.



Difficile de qualifier cet ovni: roman enragé, odyssée psychédélique, tragédie burlesque? On hésite, et finalement, on s'en fout. Pour résumer l'irrésumable, c'est l'histoire d'une relation mortifère entre deux frères, puis entre un père et son fils, racontée de manière désopilante, ce qui permet de faire passer élégamment la lucidité acide du propos, un peu comme ces breuvages infects que l'on fait boire aux enfants en enduisant le bord du verre de sucre cristallisé.

On est obligé de s'arréter presque à chaque page, tant ce roman est truffé de perles, on pourrait extraire pas moins de 500 romans de ce torrent d'imagination, et pourtant tout se tient, on a réellement le sentiment de tenir entre ses mains une partie du tout.
Vertigineux!