mardi 18 août 2009

Et dormir dans l'oubli comme un requin dans l'onde, Steven Hall.

Les deux méchants de l'histoire, ce sont deux monstres virtuels, deux golems qui étendent leur empire sur le monde réel. Le premier est un ludovicien, requin nageant dans les flux d'idées, se nourrissant de mémoire humaine. Le second, Mysoft Ward, était à l'origine un chercheur ayant découvert le secret de la vie éternelle, mais dépassé par le monstre qu'il a créé.

Les gentils, ce sont un homme sans mémoire, son chat, une jeune fille qui va se révéler être la compagne idéale de l'homme sans mémoire, et enfin un vieil homme, savant ronchon, mais qui cache un cœur vaillant et généreux. La survie de ce petit groupe va passer par la destruction des deux monstres.

L'intrigue est cousue de fil dentaire, et pourtant on est tenu en haleine sur la longueur par ce thriller fantastique. La manière de recycler les clichés du genre est astucieuse de bout en bout. On pense bien sûr aux dents de la mer, mais également à Frankenstein, tout cela épicé de légendes urbaines, et relevé d'une pincée de théorie du complot.

S'il est vrai pourtant que par moment, on frôle la recette de cuisine, l'auteur s'en sort à chaque fois par la grâce de vrais morceaux de littérature. La sincérité de l'auteur finit par l'emporter in extrémis sur l'impression d'un roman construit avec de grosses ficelles. On reste sur une note finale positive, essentiellement par la grâce d'une histoire d'amour qui finit par emporter le morceau. C'est quand l'auteur renonce à ses effets les plus faciles qu'il nous convainc de l'évidence de son talent.

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