
J'ai voulu siroter à nouveau un
Dr Pepper en compagnie de
Robicheaux, pour survivre à l'avalanche de promotion qui a suivi la sortie du dernier film de Tavernier.
J'ai contourné les piles de
Thompson,
d'Ellroy et de
Pellecanos qui encombraient les deux tiers d'un rayon de ma bibliothèque,
retouné les
Jonquet,
Pouy et
Benaquista qui occupaient l'autre tiers, et enfin retrouvé cet exemplaire acheté il y a cinq ans à
Arles de "Dans la brume électrique avec les morts confédérés."
Je ne me souvenais plus de l'intrigue, seulement du plaisir que j'avais pris à cette lecture, identifiant à l'époque les marécages
camargais au Bayou
louisiannais, dans ma lutte sans merci contre les moustiques voraces en pleine orgie printanière.
J'ai eu davantage encore de plaisir à cette deuxième lecture.
James Lee Burke nous plonge avec réalisme dans ce monde de
New Iberia, nous faisant partager cette atmosphère du sud, entre accords de blues et odeurs de poulets grillés, sur fond de tension raciale. Son héros est une vraie réussite, on devine qu'il voterait
Busch, et malgré tout on ne peut qu'éprouver une profonde sympathie pour son humanité. Un romancier capable d'une telle performance ne peut être qualifié que de génial.