lundi 13 avril 2009

Pierre Bayard, Le plagiat par anticipation.



Pierre Bayard à chaque nouvel opus pousse plus loin le bouchon de l'invraisemblance. L'intérêt est de moins en moins dans la thèse qu'il défend que dans la façon dont il organise son discours.

Il met au service de la galéjade avancée dès le titre de l'essai toutes les ressources de la rhétorique universitaire, mobilisant toutes les techniques argumentatives que sa fréquentation assidue des structuralistes, des psychanalystes, des lacano-baudrillardiens de tout poil lui a permis de maîtriser.
Je ne suis pas sûr pourtant que tous les professeurs et docteurs rient de bon coeur à cet essai, hormis peut être le professeur Rollin, cousin éloigné de Pierre Bayard, car derrière cette énorme farce se cache un projet peut être moins vain qu'il n'y paraît au premier abord. En effet, derrière cette habileté à construire la démonstration intelligente d'une thèse stupide, Pierre Bayard fait oeuvre de démolisseur, et nous permet de découvrir derrière la solidité de son ton doctoral la fragilité de tout son édifice.

2 commentaires:

Lyvie a dit…

Je l'ai vi argumenter et présenter son livre, et je me souviens maintenant, que j'en était curieuse, mais j'ai oublié le projet... Il n'est ni dans ma lal, ni dans ma pal...S'il croise mon chemin un jour, je le feuillèterai par curiosité.

Arnivi a dit…

Sylvie, si tu ne connais pas Pierre Bayard, je te conseille son précédent essai: "Comment parler des livres que l'on n'a pas lus?".
Il ne faut pas se laisser rebuter par le titre racoleur, c'est un hymne à la lecture, au moins aussi drôle que l'opus d'Allan Bennett.
J'ai passé un excellent moment en le lisant.