vendredi 11 août 2006

Le bibliothécaire, Larry Beinhart.


Ce "Thriller politique" n'est pas aussi réussi que Reality show, le précédent roman de Larry Beinhart, pourtant il applique la même recette: méler des faits d'actualité à la fiction, pour nous alerter sur la mise en place d'une pax americana liberticide.

Le héros du livre est David Goldberg, archiviste plutôt que bibliothécaire. Il est embauché au début du roman par Alan Stowe, milliardaire sentant sa fin arriver, pour trier des documents confidentiels. Il fait la rencontre par l'entremise du vieil industriel de Niobé, femme de barbouze, en tombe follement amoureux. Les ennuis commencent alors, le barbouze étant très jaloux et très méchant, et impliqué dans un complot visant à renverser l'issue incertaine de l'élection présidentielle.

Ce qui m'a déplu dans ce roman, c'est l'accumularion de clichés, de poncifs, et le manichéisme des personnages. De plus, l'auteur tente des digressions parfois décousues (Adam Smith et la main invisible, par exemple), ou cite des auteurs en dehors du contexte (Dumas? Montaigne?), donnant ainsi l'impression de vouloir se donner de la hauteur de pensée, alors que tout cela reste au ras de la vague.

Pourtant, je suis allé jusqu'au bout de ma lecture (en sautant il est vrai les pages sur lesquelles l'auteur essuie ses gros sabots glaiseux), et j'ai appris des choses intéressantes sur les coulisses d'une campagne présidentielle. Larry Beinhart a exercé la responsabilité de conseiller politique, nous est-il expliqué dans une note en fin d'ouvrage, et c'est la partie la plus intéressante du livre que celle dans laquelle nous est décrit la préparation des interventions des différents candidats à l'élection, les manipulations des médias, la maniére dont sont collectés les fonds de soutien, etc... On n'est pas loin d'être d'accord avec Platon sur les dérives de la démocratie.

C'est pour cela que je conseille la lecture du roman, si l'on n'est pas trop difficile sur la forme, pour nous éclairer sur certaines informations qui vont circuler en France pendant cette année électorale, et être moins dupe sur les informations relatives à des préparations d'attentats, ou encore sur les risques de hausse de la délinquence. La lecture du roman pourra jouer le rôle d'un rappel de vaccin efficace après la grosse fièvre d'il y a cinq ans.

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