mercredi 26 juillet 2006

Pylône, William Faulkner


La toile de fond du roman est la description d'un meeting aérien au coeur des années 30 en Louisianne, ou dans un quelconque autre endroit du Sud des Etats Unis, ayant conservé les traces d'une présence française (la ville se nomme New Vallois, sa rue principale Grandlieu).
On découvre une kermesse se déroulant sur deux jours, à l'occasion de l'inauguration d'un nouvel aérodromme, dont le clou est constitué de courses auxquelles se livrent des rescapés de la grande boucherie, qui prolongent leur jeu de cache cache avec la mort.
Le pylone, c'est d'abord celui autour duquel les pilotes doivent virer au plus près pour tenter d'arracher aux concurrents les précieuses fractions de secondes qui leur permettront de décrocher un gain plus conséquent.
Mais c'est également, en contre point, cette Laverne, femme fatale qu'on imagine entre Lana Turner et Kim Novak, autour de laquelle gravitent les hommes du roman, à commencer par Roger Shumann et Jack Holmes, dont on ne sait lequel est le père de son garçonnet. Elle même doit l'ignorer, qui a choisi de donner à son fils le nom de l'un, le prénom de l'autre.
Mais Laverne n'est peut être pas le personnage central du roman, tant apparaît omniprésent le reporter sans nom, dont les meilleures intentions seront la source de la tragédie qui fera le régal de ses confrères charognards.

Il y a dans ce roman des pages de poèsie admirable, Faulkner étant un maître dans la description des personnages, des lieux, plus généralement des ambiances.
Quant à l'intrigue, on s'y laisse glisser tout doucement, au rythme des révélations de l'auteur, qui les distille au goutte à goutte, sans soucis chronologique, nous contraignant à de longues pauses éthyliques, qui nous permettent de reprendre notre souffle avant la montée vers la fin qu'on devine tragique dès les premières pages du livre.
C'est un roman magnifique, par la forme et le fond.

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