samedi 22 janvier 2011

Les anonymes, R. J. Ellory.

L’inspecteur Miller, épaulé par Roth, enquête sur une série de meurtres à Washington. Il semblerait qu’il s’agisse des victimes d’un serial killer, le tueur au ruban. Après quelques investigations, il va se rendre compte que les victimes n’ont pas d’identité, d’où le titre du roman. Ce qui promettait d’être un roman policier va alors se transformer en roman d’espionnage.

On retrouve les qualités et les défauts des précédents romans d’Ellory.
Commençons par la principale critique : la fin du roman est complètement ratée, comme pour « Seul le silence », et dans une moindre mesure « Vendetta ». C’est comme un énorme gâteau, duquel on s’attend à ce que sorte une magnifique pin-up en bas résilles, et qui s’écraserait sur lui-même comme un soufflet sorti du four.

Alors pourquoi lire un tel roman ?

Tout simplement pour les 650 premières pages, à couper le souffle. Car les qualités déjà perceptibles dans ses deux précédents romans se confirment d’une manière éclatante. Une narration au cordeau, une manière de harponner le lecteur tout bonnement ahurissante. Une fois commencée, il est impossible de penser à autre chose que cette histoire, cela tourne à l’obsession. Très problématique lorsqu’on ouvre le livre à 23 heures ; il vaut mieux ne pas avoir prévu d’être frais et dispos le lendemain.
Ellory a un talent de conteur exceptionnel. Il implique son lecteur au-delà du convenable, il le force à vivre l’action. Ainsi, à plusieurs reprises, il livre le dénouement d’une scène deux trois pages à l’avance : cela a pour effet de créer un état de haute tension chez le lecteur, impuissant devant l’inexorabilité de la catastrophe annoncée. C’est un truc de sorcier, d’une efficacité extraordinaire.

Alors, voici mon conseil : vous allez chez le libraire, ou à la médiathèque de votre quartier. Vous ressortez avec l’ouvrage, et sur le chemin du retour, vous arrachez les vingt dernières pages, comme on effeuille les marguerites (je sais, ce n’est pas gentil pour les futurs emprunteurs), et vous rentrez à la maison avec un pur chef d’œuvre.

Aucun commentaire: