mercredi 9 juin 2010

La descente de Pégase, James Lee Burke.


Une jeune étudiante « suicidée » d’une balle de gros calibre en pleine face, un vagabond renversé par une voiture dont le corps en décomposition est retrouvé à moitié dévoré par les crabes, et un meurtre vieux de vingt ans : c’est sur ces trois affaires que va enquêter notre Dave Robicheaux préféré.

Ce que j’aime chez James Lee Burke, c’est sa façon de nous balancer sans fioritures dans le bain dès les premières pages du livre. Pas de préliminaires, nous voila tout cru au milieu d’un bayou puant infesté d’alligators voraces. Pas non plus de démarches inutiles pour obtenir un billet d’avion, un passeport et un visa : on est à New Iberia Louisiane en moins de temps qu’il n’en faut à Marcel pour s’endormir (oui je sais, ce n’est pas difficile). Burke a mis au point le moyen le plus rapide pour le déplacement du lecteur dans l'espace sans parcours physique des points intermédiaires entre le lieu de départ et celui d’arrivée (à moins bien entendu que ce lecteur se trouve à New Ibéria Louisiane).

Et Dave Robicheaux, quelle trouvaille !
Ce podna, avec son raton laveur Tripod, sa façon de siroter des Dr Pepper pour résister à la tentation de l’alcool, et ses souvenirs du Vietnam, avait tout pour sombrer dans la caricature. Et pourtant il résiste au cliché. C’est toujours avec le même plaisir que je retrouve ce flic pétri d’humanité, si plein de contradictions. Avec Robicheaux, jamais de jugements définitifs malgré ses convictions gravées dans le marbre, la vérité est toujours à chercher entre deux demi mensonges. C’est aussi un des rares flics de la planète qui distingue la morale et l’éthique, la loi et la justice :
« Chaque avocat le sait, chaque flic, chaque journaliste spécialisé dans les faits divers également : parfois justice est rendue, parfois pas ».
Lucide et sceptique : c’est cela, je crois, qui me le rend particulièrement attachant.

Je ne peux que recommander la lecture de ce roman, avec pourtant une mise en garde pour les novices : il sera difficile de résister à la lecture des QUATORZE AUTRES !

Merci à Babelio pour cette lecture.

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