vendredi 21 juillet 2006

Tout fout l'camp


Il en est des institutions comme des meubles hors d'usage.
La métamorphose de la vieille penderie en vaisselier flambant neuf, la transformation de l'austère machine à coudre de Grand-mère en caverne d'Ali Baba, où l'on trouve péle-méle la trousse à pharmacie, le botin et la vieille prune distillée au temps de sa jeunesse par la généreuse légataire, toutes ces modifications ont pour but de prolonger la vie de structures dont l'usage premier n'a plus court de nos jours.
Faisons le parallèle avec l'armée: son but premier était l'étripage en technicolor monochrome rubis de l'ennemi héréditaire, à la pointe de la hallebarde, puis de la baillonnette, enfin du couteau de Rambo. A quoi assistons-nous maintenant?: à un détournement de cette noble tradition, les militaires devenant maintenant de gentils animateurs de camp de vacances, au sourire de soeur Emmanuelle, dont le rôle est moins celui d'égorger les compagnes, que de secourir la veuve et l'orphelin.

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