lundi 31 juillet 2006

pensum


Ce matin en me levant, j'étais heureux: j'avais eu pendant la nuit une pensée originale, une pensée que personne n'avait eu avant moi. Il y a quelque chose de grisant à penser quelque chose que personne n'a pensé avant soi, du même ordre que cet élan de l'âme qui étreint un explorateur découvrant un paysage jamais contemplé avant lui par aucun oeuil humain.
Mais peu après, cette allégresse a laissé place à une angoisse diffuse, j'ai senti une vilaine petite pensée mesquine géner le confort douillet dans lequel la joie de ma pensée originale m'avait plongé: pouvais-je être certain de la singularité de cette pensée nocturne qui avait illuminé mon réveil?
La seule chose dont je pouvais être assuré, c'était que cette pensée singulière ne m'avait pas été transmise par une source extérieure, je l'avais créée de mes propres neurones, à la force de mes synapses. Mais à considérer les milliards d'êtres humains susceptibles d'élaborer des milliards d'idées par seconde, je fus bientôt convaincu que la probabilité que cette pensée originale qui faisait ma fierté quelques instants auparavant ait été pensée par un autre être humain en un autre lieu, à une autre époque, était finalement plus près de celle de l'événement certain que de l'événement impossible.
Je me résolus avec résignation à laisser s'échapper cette pensée de mon esprit, libérant la case dans laquelle je l'avais tenue prisonière, et me laissais pénétrer par les pensées des autres, jusqu'à me perdre, m'oublier, m'endormir.

dimanche 30 juillet 2006

bubbles dream


Nous cherchons parfois à isoler notre propre souffle de celui de l'univers, nous y parvenons le temps d'un songe, d'une illusion fugace, avant que n'éclate la bulle, puis l'espace nous infuse, nous avale et nous efface.

jeudi 27 juillet 2006

Du viagra dans la kangoo


J'étais désoeuvré hier après-midi, et la voiture de ma femme était sale. La coïncidence de ces deux états me conduisit à la décision de laver la kangoo.

Je commençais par l'intérieur, puis m'occupais de l'extérieur, à l'inverse de ces culturistes se mettant à la lecture des essais de Montaigne après leur séance de musculation. J'en vins à la derniere étape du nettoyage, le lustrage, et ce fut alors la découverte d'une sensation nouvelle. Au fur et à mesure que j'essuyais à l'aide d'une peau de chamoix les dernières gouttes d'eau perlant sur la carrosserie propre, que je carressais avec ardeur les courbes pleines de la voiture de mon épouse, je sentis monter en moi des pensées érotiques, qui se matérialisérent bientôt par un phénoméne physique, et me conduisirent à user du même stratagème éculé que Robert de Niro dans une célèbre scéne du film Raging Bull. Ce phénoméne était nouveau pour moi. Attention, je ne veux pas laisser croire par là que ma libido de quarantenaire est en berne, mais plutôt qu'elle n'avait jamais été alimentée jusqu'à cet instant précis par le contact d'un objet, fut ce celui d'une voiture aux formes gracieuses et généreuses. Et plus je lustrais, plus je sentais monter en moi cet état primesautier. J'en vins même à abandonner ma peau de chamoix, de peur de ne plus pouvoir contrôler mes actes.
Je dois avouer que s'est déclenché en moi suite à cette expérience une révolution profonde, une nouvelle manière d'apréhender certains de mes congénéres. Je ne pourrai plus jamais considérer ces lustreurs du dimanche du même oeuil désormais. Jusqu'à présent, ils suscitaient chez moi un vague mépris, pour ne pas dire de la pitié: je les considérais comme de pauvres larbins asservis à leur machine, sorte de robots victimes d'une société mécanisée, aliénés à une conception techniciste de la vie. Je sais maintenant que ce sont des libertins, des jouisseurs de la vie, des érotomanes du cheval machine.

mercredi 26 juillet 2006

Milton dans ma salade de fruit



Je goutais d'une salade de fruits, et je percevais un mélange diffus entre plaisir et souffrance. Les pêches, bananes et autres melons jouaient sur mes papilles leur mélodie entre douceur sucrée et acidité, tandis que mes aphtes jouaient les pyrhomanes.
Je tentais d'analyser ce qui m'était d'abord apparu comme un mélange vague et simultané de sensations, et je découvris que le plaisir attendu précédait de quelques instants la douleur redoutée. C'est alors que se posa à moi cette question essentielle: fallait-il aller jusqu'au bout du bol, ou jeter discrétement sur le gazon la cause de tant d'extases et d'ek-stases.

Je fus alors victime d'une hallucination: Milton Friedman, puis l'école de Chicago dans son ensemble, et finalement tous les théoriciens du choix rationnel apparurent devant mes yeux, et me commandèrent de mesurer le plus finement possible les deux sensations antagonistes en enfournant ce qui constituait potentiellement la bouchée ultime. J'obéis alors à ce qui m'apparut comme un ordre. L'éclair lancinant succéda une nouvelle fois à la douce sensation du sucre dans ma bouche. Et ce fut le plaisir qui l'emporta très légérement sur la douleur, suffisamment pour m'inciter à boire jusqu'à la dernière goutte le sirop qu'avait laissé au fond du bol les quartiers de fruits juteux.
C'est alors que me vint en tête cette idée terrible: je n'étais qu'un robot, un jouet au main d'un calculateur omniscient réduisant à zéro ma liberté d'action. Tout dans ce qui constituait le résultat d'une volonté de puissance de ma conscience d'interagir sur le monde objectif, d'aliéner le monde extérieur à ma subjectivité, n'étaient pourtant que le résultat d'une programmation subtile à l'aide de paramètres dont je ne maitrisais aucun des degrés de liberté.

Et de ce jour, je pris la décision définitive et irrévocable de ne plus manger de salade de fruits lors d'un épisode aphteux.

Pylône, William Faulkner


La toile de fond du roman est la description d'un meeting aérien au coeur des années 30 en Louisianne, ou dans un quelconque autre endroit du Sud des Etats Unis, ayant conservé les traces d'une présence française (la ville se nomme New Vallois, sa rue principale Grandlieu).
On découvre une kermesse se déroulant sur deux jours, à l'occasion de l'inauguration d'un nouvel aérodromme, dont le clou est constitué de courses auxquelles se livrent des rescapés de la grande boucherie, qui prolongent leur jeu de cache cache avec la mort.
Le pylone, c'est d'abord celui autour duquel les pilotes doivent virer au plus près pour tenter d'arracher aux concurrents les précieuses fractions de secondes qui leur permettront de décrocher un gain plus conséquent.
Mais c'est également, en contre point, cette Laverne, femme fatale qu'on imagine entre Lana Turner et Kim Novak, autour de laquelle gravitent les hommes du roman, à commencer par Roger Shumann et Jack Holmes, dont on ne sait lequel est le père de son garçonnet. Elle même doit l'ignorer, qui a choisi de donner à son fils le nom de l'un, le prénom de l'autre.
Mais Laverne n'est peut être pas le personnage central du roman, tant apparaît omniprésent le reporter sans nom, dont les meilleures intentions seront la source de la tragédie qui fera le régal de ses confrères charognards.

Il y a dans ce roman des pages de poèsie admirable, Faulkner étant un maître dans la description des personnages, des lieux, plus généralement des ambiances.
Quant à l'intrigue, on s'y laisse glisser tout doucement, au rythme des révélations de l'auteur, qui les distille au goutte à goutte, sans soucis chronologique, nous contraignant à de longues pauses éthyliques, qui nous permettent de reprendre notre souffle avant la montée vers la fin qu'on devine tragique dès les premières pages du livre.
C'est un roman magnifique, par la forme et le fond.

lundi 24 juillet 2006

Des corn flakes dans la salade.

Certaines personnes perçoivent les pensées secrétes qui nous habitent, grâce à une perception extrasensorielle exacerbée, une mise en alerte qui leur fait deviner les intentions secrétes derrière les actes les plus communs.

J'en fus témoin et victime pendant un torride déjeuner de famille, un dimanche de juillet.
Emmanuelle est un être merveilleux, auprès de qui il fait bon se trouver, tant émane de son âme une générosité, un dévouement, une attention de tous les instants. Mais comme tous les êtres d'exception, cette divine créature cache un terrible vice qui fait ressortir par contraste la pureté immaculée de ses intentions: elle trie.
C'est un tri trivial, comme nous en sommes tous coutumiers, mais qui m'exaspère au plus haut point: dans une salade composée, elle préfére garnir son assiette des différents éléments de la catégorie crudité légume, au détriment des glucides lents qui composent ces sommets de la gastronomie estivale.
Alors que je me précipitais pour me charger du service, et régaler tous les convives de ce met délicat, lors de ce funeste repas dominical, je vis le visage d'Emmanuelle se figer dans une expression me faisant craindre l'iminence d'un orage, tant les éclairs dont ses yeux se faisaient l'archer tentaient d'accrocher mes rétines afin de les carboniser.
Je ne comprenais pas ce brusque changement de météo, et ce cri primal qui m'assaillit brusquement: "Je me servirai toute seule!".
J'insistais donc, et ce fut le déferlement, la vague de fond qui emporte tout sur son passage en détruisant la digue, et qui se retire en laissant sur la plage les baleines échouées, agonisantes, au milieu de deux sentiments mélés, le soulagement après la fin de la catastrophe, et l'angoisse face au départ vers le grand nul part.

Elle savait dans son for intérieur que je cachais une pensée noire, que mon esprit corrompu guidait cet acte pourtant banal pour un être banal, qui est de faire le service à table. Mais ses antennes, qui l'avaient mise en alerte, ne l'avaient pas renseigné sur le mobile de cette action. Ce qui avait guidé ma volonté de servir tous mes commensaux, c'était la répugnance qui me saisissait quand je voyais les poignets rongés d'exéma d'Isabelle. Je craignais la dissémination de quelque substance impropre à la consommation au milieu de la salade.

J'avais réalisé que j'étais un livre ouvert pour l'amour de ma vie, mais ouvert à la mauvaise page.

Du lisse et du rugueux

Il est confortable pour l'esprit humain de ranger le genre humain en catégories, puis sous catégories, ad vitam eternam: les petits et les grands, puis les petits bruns et les petis blonds, puis les petits bruns moustachus et les petits bruns imberbes, enfin les petits bruns moustachus et ventrus et les petits bruns moustachus au ventre plat.
Certaines catégorisations possèdent des frontières plus floues que d'autres: il peut parfois être ardu de partager l'humanité en hommes et femmes, par exemple, certains hommes étant également femmes (et vice versa), ou encore cetains êtres humains n'étant d'aucune de ces deux catégories (je renvoie pour ceux qui tiendraient à prolonger cette réflexion à l'excellent ouvrage de Monsieur Eugenides, "Middlesex", qui traite entre autres de ce sujet).


Cette difficulté tient souvent au choix du bon critère pour effectuer la catégorisation.


Ainsi, un partage de l'humanité entre idéalistes et matérialistes (ou encore spiritualistes et empiristes) se fondera sur la conception positive ou négative que l'individu aura du lisse et du rugueux.
L'esprit attiré vers les hauteurs himalayennes aura tendance a envisager le lisse d'une valeur plus élevée que le rugueux, allant même jusqu'à attacher une valeur quasi divine à un monolythe lisse (je renvoie à la scéne d'ouverture d'un film de série B dont le titre m'échappe, où sur un fond de musique de Richard Strauss, on voit une troupe de primates se prosterner devant un parallélipipède rectangle en bakélyte).
Il en va tout autrement pour l'âme simple, ancrée au calme des vallées, qui associera une valeur supérieure au rugueux, le lisse restant attaché à la surface des plaques de verglas cause des innombrables chutes dont il fut victime dans sa jeunesse, puis dans son âge adulte, ou encore le lisse étant associé au miroir qui lui renvoie tous les matins l'image de ce petit bonhomme brun moustachu et ventru.

Mais il serait pourtant hatif de vouloir conclure que tout petit homme brun moustachu et ventru est incapable d'élèvation de l'âme, et de croire que parceque le viking est grand, blond, chevelu et abdominalement bien doté, que pour toutes ces raisons, il serait plus près de l'approche kantienne du noumène que de l'approhe hégelienne de la phénoménologie de l'esprit.

vendredi 21 juillet 2006

Tout fout l'camp


Il en est des institutions comme des meubles hors d'usage.
La métamorphose de la vieille penderie en vaisselier flambant neuf, la transformation de l'austère machine à coudre de Grand-mère en caverne d'Ali Baba, où l'on trouve péle-méle la trousse à pharmacie, le botin et la vieille prune distillée au temps de sa jeunesse par la généreuse légataire, toutes ces modifications ont pour but de prolonger la vie de structures dont l'usage premier n'a plus court de nos jours.
Faisons le parallèle avec l'armée: son but premier était l'étripage en technicolor monochrome rubis de l'ennemi héréditaire, à la pointe de la hallebarde, puis de la baillonnette, enfin du couteau de Rambo. A quoi assistons-nous maintenant?: à un détournement de cette noble tradition, les militaires devenant maintenant de gentils animateurs de camp de vacances, au sourire de soeur Emmanuelle, dont le rôle est moins celui d'égorger les compagnes, que de secourir la veuve et l'orphelin.

jeudi 20 juillet 2006

Des fourmis et des hommes

Le vieil homme appela sa femme.
Il observait à ses pieds une fourmie. Elle portait une mouche. C'était une charge considérable. Elle stoppa sa course, une brindille lui barrant le passage.
L'homme appela sa femme à nouveau.
La fourmie avait découvert un moyen de contourner l'obstacle. Elle dut déposer à trois reprises son fardeau, mais elle le reprenait chaque fois avec obstination. Puis la route désormais dégagée, elle disparut bientôt, entre ailleurs et nulle part.
L'homme renonça à appeler une troisième fois sa femme.

mercredi 19 juillet 2006

Sucré et pas salé



Tout est permis à qui a des yeux et un nez, hormis l'essentiel.
La consommation est autorisée, à condition de ne pas douter.
Passe ton chemin, petite abeille butineuse.
Voici la bouche de l'ogre.

mardi 18 juillet 2006

des ombres



Frère humain, sois certain de ton importance.
Pour ton opossum, tu n'es que l'ombre de ton ombre.
Mais pour ton petit canard jaune, au milieu de ta baignoire, tu surpasses Poséïdon, déclanchant tempêtes et ouragans au moindre mouvement de ton orteil.

lundi 17 juillet 2006

Voyage au bout de l'ennui

Nous avons enfin pris la route, la Kangoo plus chargée qu'un coureur du Tour de France devant un col des Alpes. Je pensais être débarrassé de tous ces abrutis qui encombrent à l'époque des grandes invasions estivales MA route, ayant choisi la nuit du 14 juillet pour atteindre les Landes.
Mauvais calcul: les Belges , les Hollandais et les Allemands ne connaissent rien à la prise de la Bastille, et ces crétins houblonnés ont considéré ce vendredi comme une veille de week-end traditionnel.
Nous allions devoir partager notre asphalte, et slalomer entre les camioneurs qui confondent le code de la route avec l'almanach Vermot.
Une bonne surprise pourtant, pendant la traversée de Paris: le ciel était saturé de fusées multicolores, on se serait cru à Beyrouth, sauf que les seules victimes ont été les oiseaux pas assez rapide pour éviter les belles bleues. Puis ce fut la lutte contre la torpeur et l'engourdissement qui guettent l'automobiliste noctambule, à l'aide de toutes les armes classiques: café, musique à fond les baffles, et en dernier recours les allumettes pour empêcher les paupières lourdes d'obéir aux lois de la gravitation universelle.
Ce n'est pas encore ce soir que nous serviront de plat de résistance aus affreux freux qui guettent leur pitance sur le bord des autoroutes.

jeudi 13 juillet 2006

Sourires

Ils étaient quatre, p't'être même cinq. Des gros blonds adipeux, pas le profil sémite, plutôt le type aryen, jusqu'au bout du bout du prépuce.
Ce que j'ai pas supporté, c'est leur gueule réjouie, leur manière de sourire, cette connivence pour me jeter à la gueule: " on est les plus forts, parcequ'on se ressemble, alors que toi, tu ressembles à personne, tu te ressembles même pas."
J'ai pas pu résister à la provoc.
Le premier, je lui ai fendu le crâne d'un coup de schlass, le second, je lui ai rajouté des taches de rousseur sur la face à coup de fourchette.
Les autres, je m'souviens plus, j'étais comme en transe, plus fou que Dosto et Nietszsche réunis.
Quand je m'suis réveillé, y'en avait partout.
Ma femme est alors rentrée, j'étais en train de finir le dernier à coup de talon, et elle m'a dit que j'avais bien fait de pas rajouter de Ketch'up.

mercredi 12 juillet 2006

Tonnerre de braise

Elle a enfilé sa robe rouge, histoire d'exciter le taureau avachi sur le lit.
Et de minauder, devant la glace: "On voit la bretelle de mon soutien gorge, tu veux bien m'aider à la remettre en place?"
Je me léve pour lui obéir de bonne garce, puis la main descend de l'épaule jusqu'au sein, je sens le bassin se cambrer, et les fesses se coller là où il faut.
Le pelotage se fait plus expert, le tonnerre de braise gronde, il faut éteindre l'incendie.
Enfer et damnation, le réveil sonne.
Vivement ce soir, on reprendra le film où il n'aurait jamais du s'arréter.

mardi 11 juillet 2006

dilemne cornélien

Question angoissante avant le départ en vacances: que faire du poisson rouge?

solution 1: le prendre avec nous. Le problème, c'est qu'on va être plus chargé qu'un breack peugeot en route pour l'orient , ses oasis et son thé aux senteurs mentholées. En plus, va falloir faire gaffe de pas renverser, et dans les virages, ça va pas être facile.

solution 2: le confier à mémée. Soyons réalistes, il s'agit d'un moyen de prolonger une cruelle agonie, les dangers étant trop nombreux pour être tous énumérés. Parmi les plus certains, finir non pas dans la gueule du requin, mais entre les canines voraces de l'antique dentier quelque peu ébréché (l'appareil a fait d'autres bouches avant celle de mémée), ou pire, périr d'une overdose de nourriture, la nourriture étant la préoccupation essentielle de l'auguste aïeule.

solution 3: le jeter discrétement dans la cuvette des toilettes pour lui donner une chance, même minime, de survivre. Le hic, c'est que si cet acte odieux venait à s'ébruiter, je passerais définitivement aux yeux de ma progéniture pour l'Attila du foyer, et qu'il va me falloir me ruiner en petits poneys, play mobiles et autres menus bakchiches pour retrouver place dans la catégorie des pères sévères, mais justes.

N'y aura-t-il pas dans ce désert webien une quelconque conscience pour répondre à mes tourments?

lundi 10 juillet 2006

Zidane vs l'Italie

En finale de la coupe d'Europe, il y eut la Madjer et la Panenka.
En coupe du monde, il y avait jusqu'à présent la main de Dieu.
Il y aura désormais la Zidane.
A tous les commentateurs grincheux, sans moelle, qui n'oseront jamais dire merde à leur patron, prenez exemple sur le panache d'une gloire du football: plutôt que de sortir par la petite porte, il a réglé de manière définitive ses comptes avec les défenseurs rugueux, adeptes de l'anti-jeu, formés à l'école du toto calcio. Lui, l'artiste a tiré sa révérence par un geste magistral, envoyant à terre l'infâme dont le nom sera vite oublié.
Tous les coups de boules de notre enfance, que nous aurions voulu donner à la face de ces tricheurs, nous en avions révé, et tu l'as fait. Dommage que tu n'aies pas atteint le nez, cela eut été encore plus beau si tu lui avais fait pisser le sang.

Bravo Zidane, tu rentres par la grande porte au Panthéon des génies, des magiciens , parmi les Pelé, Garincha, Zico.

dimanche 9 juillet 2006

Zidane vs Platoche

Je me souviens au milieu des années 80 d'un sondage dans le magazine onze pour désigner le meilleur joueur français de tous les temps.
C'était Platini qui était arrivé en tête, devançant dans l'ordre Kopa et Trésor.
Platini était arrivé très largement en tête: sa photo, dont la taille était proportionnelle au pourcentage recueilli, occupait la moitié d'une double page, et écrasait ses dauphins qui paraissaient être des nains à ses côtés.
Ce matin, j'entendais Platini, interrogé par des journalistes, déclarer que cette coupe du monde était celle de Thierry Henry. Et d'expliquer qu'il avait beaucoup scoré (trois buts!), plus qu'à la précédente coupe du monde.
Mais il n'a pas cité une seule fois le nom d'une autre vedette du ballon rond, et j'ai pensé à quel point ça devait lui être douloureux d'avoir été déboulonné à son tour de son pieds d'estale, et d'être passé en une décennie du statut de meilleur footballeur français de tous les temps, à celui de meilleur dauphin du roi Zidane.

samedi 8 juillet 2006

France Italie

Mon pote Luigi m'a dit: "quel bol que je sois italien, et que tu sois français."
Je lui ai répondu: "t'imagines, on aurait pu naître allemand, ou portugais, ou pire: anglais!"
Et là, on s'est marrés.
Et puis j'ai rajouté:" Depuis 2000, vous avez appris à reboucher les bouteilles de Champagne...."
Alors, il m'a regardé d'un drôle d'air, pas commode du tout, et j'ai compris qu'il y avait des limites à tout, que notre belle amitié ne survivrait pas au deux jours qui allaient suivre.
Adieu Luigi, je t'aimais bien.

mercredi 5 juillet 2006

L'escabolier m'a servi à monter des cendres,
il me servira dorénavant à descendre mon thé.
Abolies les servitudes du monte décharge,
retour à la liberté des cent pas.