lundi 29 septembre 2008

Amour aux vaches.

La peau lisse de la gendarme rit sous mon bidule.

dimanche 7 septembre 2008

Le fait du prince, Amélie Nothomb.



Si un inconnu, suite à une panne de voiture, débarque chez vous pour téléphoner à un garagiste, et s'il s'écroule raide mort après avoir composé le numéro, il est naturel que vous appeliez police secours ou le SAMU. Sauf si la veille, un homme vous a narré les misères que les flics suspicieux font subir aux personnes qui se retrouvent dans cette situation.
Baptiste Bordave décide donc d'usurper l'identité du mort, plutôt que de se retrouver suspecté de meurtre.

Cette façon d'imposer dès le début du roman une explication rationnelle à un comportement complètement irrationnel est un moyen efficace pour l'auteur de harponner son lecteur. En deux très courts chapitres, Amélie Nothomb nous prend dans la souricière, et même si la suite n'est pas à la hauteur de ce départ sur les chapeaux de roues, je ne suis pas descendu en marche.

Il y a par moment certaines facilités qui font penser aux chroniques potaches de fluide glaciale période années 80, mais dans l'ensemble, c'est une lecture distrayante, dont il ne reste pas grand chose après qu'on ait refermé le livre. On n'en fera pas le reproche à l'auteur, je ne pense pas qu'elle ambitionne autre chose que d'écrire des romans pas désagréables à lire, et qui se vendent bien.

mercredi 3 septembre 2008

Joyeuse trinité.



"A mon sens, voyez-vous, les artistes, les savants, les philosophes semblent très affairés à polir des lentilles. Tout cela n'est que vastes préparatifs en vue d'un événement qui ne se produit jamais. Un jour la lentille sera parfaite; et ce jour-là nous percevrons tous clairement la stupéfiante, l'extraordinaire beauté de ce monde..."

Henry Miller, cité par Gilles Deleuze, dans Spinoza Philosophie pratique.

lundi 1 septembre 2008

Jean-Paul Dubois, Prends soin de moi.



Paul Osterman a 43 ans, est rentier, et très déprimé. Les loisirs, il connaît, il ne connaît que ça. Ainsi alimente-t-il son mal de vivre de dangereuses rencontres, étant tour à tour sparing partner ou gibier au gré de ses maitresses successives.

Ce roman du début des années 90 est moins abouti que ses derniers opus. Son style est encore à l'état de chrysalide, chenille prête à se transformer en papillon. On trouve pourtant ça et là quelques pépites:
"Leur appartement était couvert de crucifix au point que leur seul couloir ressemblait à un chemin de croix."
Ou encore, décrivant la réaction du narrateur devant les accusations que lui fait un grand-père ayant perdu son petit-fils: "Je n'avais rien à répondre au vieil homme. Je n'étais coupable de rien mais je lui reconnaissais le droit de me parler ainsi. Son chagrin était supérieur au mien".

Pour ceux que la naissance d'un talent intéresse.