mercredi 21 janvier 2009

Là où les tigres sont chez eux, Jean-Marie Blas de Roblès.



Juin 1982: Eléazard, journaliste français exilé au Brésil, se voit confier la tâche de commenter une biographie d'Athanase Kirsher, jésuite du dix-septième siècle, écrite par son disciple. Durant tout le roman, nous allons ainsi naviguer entre deux époques, celle révolue de l'ère baroque, et celle toujours vivante d'un libéralisme sauvage qui fleurit sur la misère sociale.
Près de huit cents pages, on pourrait prendre peur avant de démarrer l'ascension. Pourtant, cette escalade s'effectue d'une seule traite, avec infiniment de plaisir, grâce à l'extraordinaire maîtrise de l'auteur. On ne compte pas moins de quatre intrigues principales, dont le rythme s'accélère continuellement, jusqu'à nous soumettre dans les derniers chapitres à un suspens haletant.
Mais ce roman est davantage qu'un simple roman d'aventure, il propose en effet une réflexion sur la modernité, la nature du progrès des connaissances, le sens d'une existence humaine, sans jamais tomber dans le piège de la cuistrerie.
Enfin un roman français qui ose la générosité.

dimanche 18 janvier 2009

L'économie expliquée à ma fille.

"Sous prétexte que les communistes se sont cassé la gueule en URSS, avait dit l'oncle pas plus tard qu'hier, il faudrait cracher sur le marxisme, rejeter la lutte contre l'oppression, l'espoir du Grand Jour? Non, princesse, ça arrangerait trop de monde, cette histoire. C'était pas net du tout. Ils se pavanent aujourd'hui, mais ils ont développé que le sous-développement, si tu veux mon avis. Même l'aide aux pays du tiers-monde, tu sais comment ça marche? On prend du fric aux pauvres des pays riches pour le donner aux riches des pays pauvres... Ça tourne en rond... Je suis pas communiste, mais la seule politique pour une mouche, c'est de sortir de son piège à mouche, on m'ôtera pas ça de l'idée..."

J-Marie Blas de Roblès, Là où les tigres sont chez eux.

samedi 17 janvier 2009

Les preuves.

Quand nous les faisons nôtres, nous triomphons d'épreuves.

jeudi 8 janvier 2009

Des siences de l'esprit.




"Je crois simplement que nul ne sait jamais rien sur personne. Il n'y a pas de mathématiques de l'esprit humain; ni vrai ni faux dans ce domaine, seulement des masques et des manteaux d'arlequin. Comédien celui qui regarde en croyant, de bonne fois ou de mauvaise fois, échapper à la manipulation; comédien, celui qui se laisse regarder. On ne sort pas de là ...".

Jean-Marie Blas de Roblés, Là où les tigres sont chez eux.

lundi 5 janvier 2009

Un etron sur la lune.

"Envoyer un missionnaire convertir les chinois ou un cosmonaute sur la Lune, c'est exactement ma même chose: cela part d'une volonté identique de régir le monde, de le confiner dans les limites d'un savoir doctrinaire et qui se pose chaque fois comme définitif. Aussi improbable que cela ait pu apparaître, François-Xavier arrive en Asie et convertit effectivement des milliers de chinois, l'Américain Armstrong - un militaire, entre parenthèses, si tu vois ce que je veux dire ... - foule aux pieds le vieux mythe lunaire, mais en quoi ces deux actions nous apportent-elles autre chose qu'elles-mêmes? Elles ne nous apprennent rien, puisqu'elles se contentent d'entériner quelque chose que nous savions déjà, à savoir que les chinois sont convertibles et la Lune foulable ... Toutes deux ne sont qu'un même signe de l'autosatisfaction des hommes à un moment donné de leur histoire."

Jean-Marie Blas de Roblès, Là où les tigres sont chez eux.

dimanche 4 janvier 2009

oh my mama, Alela Diane.

Donald est mort.

Donald Westlake: 1933-2008.
Adieu Dortmunder.