lundi 2 mars 2009

Eternal Sunshine of the Spotless Mind.

Excellente comédie sentimentale de Michel Gondry. Grâce à une trouvaille scénaristique originale, le réalisateur renouvelle ce genre usé, devenu si conventionnel après l'âge d'or des années cinquante. On pouvait d'ailleurs craindre le pire, après dix premières minutes entre le rose et le mauve, même si des indices astucieusement semés (les pages déchirées du journal intime, l'inconnu qui aborde Joël devant l'appartement de Clémentine) sont comme des grains de sable entre les dents crantés d'une mécanique lubrifiées au sirop de grenadine.

On assiste alors au dynamitage des traditionnels épisodes de la relation amoureuse: tout va se présenter dans le désordre, et générer un kaléidoscope émotionnel en nous projetant dans un patchwork temporel. Sans jamais s'essouffler, l'intrigue va nous mener jusqu'à cette dernière scène d'anthologie, où le plaisir initial de la découverte de l'autre, le moment euphorique de la rencontre amoureuse, vont être soumis au tribunal de l'habitude, confrontés aux récriminations du quotidien, créant une dissonance au cœur même de la romance naissante.

On ajoutera à cela une bande-originale très réussie, avec notamment une reprise par Beck du sirupeux slow des Korgis, Everybody's Gotta Learn Sometimes.

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