samedi 13 décembre 2008

La récup', Jean-Bernard Pouy.



Battue et rebattue, l'intrigue est banale: un brave type est la cible de la mafia, ici la russe (moins de câpres et d'anchois que pour la sicilienne, la calabraise ou la napolitaine). Pour dire à quel point Pouy se fout de l'histoire, c'est qu'il nous livre l'honnête série B dont il s'inspire, avec Lee Marvin dont il fait le modèle de son héros.

Pourtant, on est tenu en haleine de bout en bout, d'abord par la grâce de son écriture, à la fois sèche et généreuse. Ce qui enchante, c'est cette langue gouailleuse et évocatrice, qui fait douter de ce que j'ai pu lire dans une interview de Pouy:

"Barricata : Tu relis parfois tes bouquins ?
Pouy : Non, j’ai honte. Y’a de quoi, je vois toujours des trucs que j’aurais pu faire différemment, des tournures de phrases. Moi j’écris très vite, je ne me relis pas, je m’en fous. Le problème, c’est que je m’en fous, ça, on me le reproche de plus en plus. Je fais en deux coups : je laisse reposer et je relis une seule fois. Je ne suis pas un écrivain moi, tu vois, j’en ai rien à taper, je profite du plan parce que quand même c’est un privilège absolu: pas de patron, pas d’horaires, j’ai du temps libre et en plus, on me paye pour les conneries que je raconte."
http://contre.propagande.org/pravda/modules/news/article.php?storyid=113

La récup' se lit plutôt comme un guide touristique des troquets de France, de la Corse à la Bretagne. C'est moins un polar "efficace" qu'une promenade "gratuite" avec un auteur chaleureux.

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