vendredi 11 juillet 2008

La route, Cormac McCarthy



La description d'une extinction massive.
Du gris, des cendres. Le froid et l'humidité. Et dans ce monde mort, un homme et son fils. Ils avancent. La route ne mène nul part, elle est son propre but. Survivre, malgré le désespoir, l'horreur de l'extermination.

Il ne faut pas commencer ce roman si on attend de la littérature du plaisir, de la joie, de l'optimisme. Car ce roman en est l'antithèse, et il vous sera impossible de reposer ce livre après avoir croisé la route de l'homme et du petit. Pire qu'un cauchemar, vous vous réveillerez pour continuer ce mauvais rêve. J'ai voulu arrêter dix fois cette lecture, mais je n'ai pas pu, malgré l'épreuve de sa poursuite.

La cause première, c'est le style de McCarthy: il est éblouissant. En usant d'une écriture limpide, celui-ci parvient à atteindre un pouvoir d'évocation exceptionnel. J'ai rarement été transporté aussi loin par un auteur:

"Peut-être que dans la destruction du monde il serait enfin possible de voir comment il était fait. Les océans, les montagnes. L'accablant spectacle des choses en train de cesser d'être. L'absolue désolation, hydropique et froidement temporelle. Le silence."

Je suis devenu un McCarthyste convaincu.

1 commentaire:

Lyvie a dit…

totalement d'accord avec toi. J'ai été conquise par cette écriture épurée et poétique. Ce livre m'a beaucoup plu, avec peu de mot et un talent extraordinaire, il nous fait vivre au plus près des émotions de ses personnages dans cette triste dernière aventure. Magnifique!