samedi 7 juin 2008

L'esquive, Abdellatif Kechiche.

Excellent film qui démontre qu'au delà du langage propre à une petite tribu, jetée dans un lieu et une époque qu'elle n'a pas choisi, ce sont les mêmes émotions, les mêmes rêves qui animent
l'humanité.
N'en déplaise aux Finkielkraut et autres Renaud Camus, pourfendeurs auto proclamés du déclin de la langue et de la pensée françaises, l'amour et l'expression de ses sentiments n'appartiennent pas seulement à une petite basse cour élevée au bon grain de la rhétorique. De même, la curiosité intellectuelle que certains jeunes manifestent pour les fleurons d'une littérature qui peut leur apparaître difficile d'accès, en l'occurrence la pièce de Marivaux, est une leçon à méditer pour ces matamores démolisseurs d'une culture à laquelle ils refusent même le nom.
Lydia et Krimo, les deux personnages principaux du film, expriment leurs sentiments dans une langue autre que celle pratiquée dans l'arène des hautes écoles de notre république si fraternelle et si égalitaire. Pourtant quelque chose passe d'intense, de profond, de juste. Cette langue métissée et vivante, débordante d'énergie, finit par créer une poésie originale, à condition de quitter les boules quiès fournies gracieusement par ce nouveau clergé, soutien le plus fervent des puissances karcherisseuses.

2 commentaires:

Georges de La Fuly a dit…
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Arnivi a dit…
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