lundi 10 décembre 2007

John Cazale



J'ai revu hier soir "Un après-midi de chien", de Sidney Lumet. Ce film ne vieillit pas: ce scénario incroyable, tiré d'un fait divers réel, est au service d'une distribution brillante: c'est l'un des chefs d'oeuvre des seventies.
C'était l'occasion d'admirer à nouveau cet acteur formidable qu'est John Cazale. On ne retient souvent du film que le numéro d'acteur virtuose d'Al Pacino, mais l'incarnation subtile de Sal, entre l'Idiot de Dostoïevski et Jack l'éventreur, ce talent à faire apparaître derrière le tueur fou l'innocence d'un simple d'esprit, aurait pu lui valoir l'oscar que Jack Nicholson a finalement obtenu la même année pour "Vol au dessus d'un nid ce coucou".
John Cazale n'a pas eu le destin que son talent lui promettait: emporté par un cancer à 42 ans, il a laissé un espace vide aux côtés des deux géants italo-américain de sa génération.

2 commentaires:

david K a dit…

moi ce que je préfère dans un après-midi de chien ( je précise que je n'ai pas revu ce film depuis un certain temps et que donc je vais faire appel à des souvenirs plus ou moins flous ) c'est la prestation du figurant du troisième rang, cinquième en partant de la gauche entre le gros chauve à lunettes et la hippie avec les cheveux bouclés, qui se déroule je crois lors de la séquence n°7, le deuxième plan. Je tiens à rendre un hommage particulier à cet acteur, Maurizio Farfalle en raison de la subtilité et de l'intensité de son regard. Cette fraction de seconde est en quelque sorte un film dans le film, un instant de grâce marquant dans l'histoire du cinéma.
Maurizio Farfalle n'a pas eu la carrière qu'il méritait : cantonné dans des rôles de figurant de face, plan américain ou parfois trois quart plan large il reçut en 1972 un Moktar ( équivalent des oscars, distribué par l'académie internationale du cinéma d'Arabie Saoudite )pour son rôle de silhouette dans "l'épouvantail". Par ailleurs, on peut noter le parallèle entre sa carrière et celle d'Al Pacino qu'il retrouvera à nouveau dans le parrain, puis dans scarface pour une ultime et inoubliable prestation ( personnage de dos au moment du débarquement des immigrants ), hommage formel à Hichcock qui outre une carrière tout à fait honorable de réalisateur a pu laisser s'exprimer la quintescence de son génie dans des films-alibis à des apparitions en tant que figurant.
Bref, si Maurizio Farfalle n'avait pas été fauché par le bus 17 sur la cinquième avenue ce 29 février 1984 on peut penser qu'il aurait gravé son nom au panthéon de la figuration aux côtés de deux autres italo-américains Benito Minestrone et Toto Parmezani qui firent, eux, les carrières que l'on connait.

Arnivi a dit…

Monsieur David k
votre immense culture est-elle cinématographique ou gastronomique?