vendredi 20 juillet 2007

La fille sans qualité, Julie Zeh.



Julie
Zeh aurait pu intituler son roman "Rage teutonne". En effet, on retrouve l'intrigue d'un des romans les plus noirs de Jim Thompson, "Rage noire".
L'action du roman se déroule en grande partie dans un lycée allemand, et met en scène deux adolescents surdoués et manipulateurs, qui sèment le désordre autour d'eux. Sur fond de théorie des jeux, l'auteur nous interroge sur la nature des relations de pouvoir, sur les moyens et les motifs du désir de domination.
Si ce roman fait pourtant écho au chef d'oeuvre de Robert Musil, c'est moins par le sujet que par le ton du roman qu'il se fait entendre. La profondeur de la réflexion, la subtilité de certaines métaphores et la lucidité sur les rapports humains font de cette lecture un moment enrichissant. Quelques longueurs pourtant révèlent la distance qui sépare la talentueuse Zeh du génial Musil. Les 500 pages de la fille sans qualité n'ont pas la densité des 2000 pages de l'homme sans qualité. C'est ce qui sépare un bain agréable dans une eau tiède d'un plongeon dans les eaux glacées d'un torrent.

2 commentaires:

Lyvie a dit…

J'ai trouvé ce livre très noir extrêmement construit et superbement mené.

Arnivi a dit…

C'est vrai, et j'ai été d'autant plus déçu par son deuxième roman "L'ultime question", que je n'ai pas lu jusqu'au bout.
Attendons le troisième...