dimanche 17 septembre 2006

Blacksad


Une des meilleures BD que je connaisse.
L'idée semblerait banale: traiter l'univers du polar américain des années 50 à travers le prisme animalier d'un Disney. Pourtant, chose incroyable, on y croit. Le réalisme prend le pas sur la fantasmagorie. Le genre éculé jusqu'au filtre du mégot, dont le dernier avatar réussi était pour moi la trilogie d'Ellroy, ressort tel un nouveau né du bain de jouvence dans lequel l'a baigné Guarnido. Il réussit à recycler le cliché: on n'est pas géné de reconnaître au premier coup d'oeuil le bon, la brute et les méchants, l'histoire stéréotypée n'est pas un frein au plaisir de la lecture.
Le chat-marlowe est un vrai dur, pas une guimauve, le garde du corps est un gorille, le policier est un chien, le fouineur est une fouine, le dessinateur un virtuose.
Ce qui rend l'auteur encore plus sympathique, c'est son refus de participer à la marchandisation de sa création: pas d'objets dérivés, alors que la BD a été un énorme succés à sa parution. Bravo l'artiste, pour le coup qu'on en tient un vrai, un pur, pourvu que ça dure.

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