jeudi 27 décembre 2007

Nancy Huston, Professeurs de désespoir.



Voilà un cassage de gueules en règle. Nancy convie dans un combat de boxe le champion du monde en pessimisme, Schopenhauer, puis à la suite, quelques uns de ses héritiers spirituels: Beckett, Cioran, Amèry, Kertész, Bernhard, Kundera, Jelinek, Houellebecq, Sarah Kane, Angot, et Linda . Et même pas mal !!!!!!
La recette: elle esquisse à grands traits une biographie dont elle tire un nombre certain de points communs: enfance malheureuse (maman étouffante, papa absent ou violent), refus de l'engendrement, adhésion au communisme ou au nazisme.
Puis, à renfort de citations, elle cherche à nous faire sentir une proximité idéologique entre Hitler et tous ces écrivains, qu'elle qualifie de néantistes. C'est d'ailleurs là le point faible de l'essai: la confusion entre ce que pense le romancier, et ce qu'il fait dire à ses personnages. Hormis le cas Angot, qui se met en scène dans ses "autofictions", il me paraît abusif de prétendre à une identité de vue entre l'auteur et ses personnages. C'est pourtant la stratégie destructrice à laquelle se livre Nancy Huston.
Par contre, ce qui à mon avis est le plus intéressant dans cet essai, et ce qui n'est pas suffisamment approfondi, c'est le questionnement sur le succès croissant de cette littérature de la noirceur, cette prédilection des lecteurs pour une littérature de l'avilissement systématique de tous les sentiments humains. Elle en esquisse quelques traits: l'attrait pour ce qui nous est étranger: de la guimauve quand tout va mal, de la bile quand tout va bien. Une sorte d'illustration littéraire de la pyramide de Maslow. C'est un peu court. Le comportement moutonier des lecteurs qui suivent les prescriptions de quelques critiques atrabilaires me semble plus convaincant.

Le livre de Nancy Huston est malgré ces quelques réserves intéressant, comme à chaque fois qu'un écrivain s'interroge sur son métier d'écrire. Et on pardonne tout à celle qui rend hommage à l'écrivain culte de mon adolescence, Romain Gary.

lundi 10 décembre 2007

John Cazale



J'ai revu hier soir "Un après-midi de chien", de Sidney Lumet. Ce film ne vieillit pas: ce scénario incroyable, tiré d'un fait divers réel, est au service d'une distribution brillante: c'est l'un des chefs d'oeuvre des seventies.
C'était l'occasion d'admirer à nouveau cet acteur formidable qu'est John Cazale. On ne retient souvent du film que le numéro d'acteur virtuose d'Al Pacino, mais l'incarnation subtile de Sal, entre l'Idiot de Dostoïevski et Jack l'éventreur, ce talent à faire apparaître derrière le tueur fou l'innocence d'un simple d'esprit, aurait pu lui valoir l'oscar que Jack Nicholson a finalement obtenu la même année pour "Vol au dessus d'un nid ce coucou".
John Cazale n'a pas eu le destin que son talent lui promettait: emporté par un cancer à 42 ans, il a laissé un espace vide aux côtés des deux géants italo-américain de sa génération.

samedi 8 décembre 2007

Un Khadafre dans le Sarkophage

Une infirmière, un missile, une autre infirmière, un autre missile.
On sait enfin ce que valent les malheureuses infirmières bulgares: quelques missiles à une dictature soutien du terrorisme (ils ont prévu dans le contrat de ne pas faire sauter un hôpital rempli d'infirmières françaises), et la première visite officielle dans une démocratie occidentale du colonel. La marge est étroite entre réal politique et honteuse compromission.

vendredi 7 décembre 2007